La fête à la féra, par Stéphane Décotterd

28 avril 2018

Filet de féra cuit à l’assiette, vinaigrette et épinards de printemps

Pour 2 personnes

1 gros filet de féra (300 g)*

1 poignée de jeunes pousses d’épinard

1 citron bio

1 œuf cuit dur

1 bouquet de ciboulette

1 bouquet d’estragon

Huile de colza

Vinaigre de xérès

Moutarde gros grains

Sel

Fleur de sel

Poivre noir du moulin

* à défaut, 2 filets d’environ 180 g chacun

Commencer par préparer la vinaigrette : fondre 1 pincée de sel dans 2 cs de vinaigre et une petite cuillère de moutarde. Ajouter quelques tour de poivre, puis 4 cs d’huile. Emulsionner au fouet.

Parfumer avec l’équivalent d’1 belle cs de ciboulette hachée et la même quantité d’estragon.

Tailler l’œuf en deux et réserver une moitié pour un autre usage. Retirer le jaune et le hacher au couteau. Faire de même avec le blanc. Ajouter à la vinaigrette.

Retirer les arêtes de la féra à l’aide d’une pince à épiler. Tailler le filet en deux dans le sens de la largeur. Saler.

A l’aide d’un pinceau, badigeonner une assiette d’huile de colza. Y râper la moitié du zeste de citron, puis y déposer les filets de féra, côté chair. Râper le reste du zeste côté peau et arroser d’un filet d’huile.

Recouvrir avec une assiette de même taille et déposer sur une casserole d’eau bouillante. Cuire 7 à 10 minutes selon l’épaisseur des filets. Pour vérifier la cuisson, plier un morceau de filet ; il doit se casser net.

Dressage : disposer joliment les feuilles d’épinard sur les assiettes, napper de vinaigrette, puis déposer les filets de féra dessus.

Assaisonner en fleur de sel et déguster sans attendre.

Une cuisson inratable !

La féra est un poisson fin et délicat. Mais cette délicatesse rend sa cuisson… délicate. Afin de protéger et de respecter au mieux sa chair, rien de tel que cette cuisson «à l’étouffée» entre deux assiettes, qui évite tout risque de surcuisson. Cette méthode ultra respectueuse peut aussi s’appliquer à d’autres poissons plats (limande, carrelet, etc.), ou à d’autres créatures d’eau douce (truite, omble-chevalier).

Vinaigrette ou sauce…

… tout dépend des saisons ! Pour escorter ses filets de féra, Stéphane Decotterd a aussi imaginé un beurre blanc à l’orange, idéal pendant la saison hivernale. Recette à retrouver sur son formidable blog: www.stéphanedecotterd.com

Rillettes de féra fumée, taboulé de chou-fleur et de brocoli

Entrée pour 3 personnes, apéro pour 6 personnes

1 filet de féra fumée à chaud (100 g)*

120 g de crème (35%)

1 petit brocoli

1 petit chou-fleur

1 citron

Moutarde de Dijon

Sel

Piment d’Espelette

Huile de tournesol

Graines de tournesol

* la féra fumée à chaud est cuite, contrairement à la féra fumée à froid, qui se déguste comme du saumon fumé.

Retirer la peau de la féra en tirant doucement dessus. Emietter grossièrement la chair dans un saladier.

Peser 70 g de crème et la porter à ébullition. Réduire d’un tiers. Hors du feu, ajouter 1 petite cuillère de moutarde. Verser sur la féra puis travailler à la fourchette pour obtenir une masse homogène mais pas trop lisse (il doit rester des morceaux de poisson). Laisser refroidir.

Fouetter le reste de crème (50 g), ajouter à la féra, puis verser un filet de jus de citron et une pointe de couteau de piment d’Espelette. Goûter et ajouter du sel si besoin (mais attention, les féras fumées sont souvent déjà bien salées). Réserver au frigo.

Pour le taboulé, prélever 3 bouquets de chou-fleur et les passer à la râpe mandoline* ; ainsi ils auront la texture de la semoule. Au besoin, les émietter encore avec les doigts.

Prélever la même quantité de brocoli et le passer à la mandoline, comme le chou-fleur.

Assaisonner le taboulé avec une pincée de sel, un filet de jus de citron et 2 cs d’huile. Ajouter 1 cs de graines de tournesol et bien mélanger.

Disposer le taboulé au fond de verrines. Ajouter les rillettes de féra, puis décorer avec quelques graines de tournesol. Déguster sans attendre.

* à défaut de râpe mandoline, utiliser une râpe type Microplane©, à gros trous, ou un couteau éplucheur.

Le portrait du chef

Il fut d’abord le second du grand chef Gérard Rabaey avant de reprendre les fourneaux de son prestigieux établissement «Le Pont de Brent», idéalement situé au-dessus de Montreux (et des nuages !). Stéphane Decotterd maintient le cap de l’excellence (18 points au Gault & Millau) tout en inscrivant toujours plus sa cuisine dans le territoire qui l’entoure, à commencer par les ressources du lac. Féras, omble-chevaliers et écrevisses ont pris possession de sa carte poissonnière, où ne demeure plus un seul poisson de mer ! Dans cette même philosophie, il a également banni les fruits exotiques de sa carte des desserts. Vous reprendrez bien une petite poire à Botzi ?