Tagliatelle maison à l'ail des ours, par Yvonne Pahud

14 avril 2018

Pour 4 personnes

250 g de farine

2 gros œufs

1 jaune d’œuf

30 g d’ail des ours*

6 noix

1.5 dl de crème

Huile d’olive

Sel

Poivre du moulin

* en début de saison (mois de mars), lorsque l’ail des ours est moins puissant, ne pas hésiter à augmenter la quantité (50 g).

Nettoyer les feuilles d’ail des ours, essorer, puis éponger soigneusement.

Préparer la pâte à tagliatelle : faire un puits avec la farine, ajouter les œufs et le jaune, battre légèrement à la fourchette.

Ajouter une pincée de sel, 2 cs d’huile d’olive et l’ail des ours finement ciselé.

Agglomérer en pâte, travailler légèrement, puis faire une boule et mettre au frigo pendant au moins 1 heure.

Découper en 6 portions. Passer dans le laminoir de la machine à pâte de manière à obtenir des rubans fins mais pas trop (les tagliatelle doivent avoir de la mâche !). Ne pas hésiter à fariner régulièrement les rubans pour évitent qu’ils collent.

Tailler les tagliatelle à l’aide de l’accessoire de la machine à pâte ; à défaut, les découper au couteau.

Préparer la sauce aux noix : mettre la crème dans une petite casserole, émietter les noix dedans, ajouter une pincée de sel et trois tours de moulin à poivre.

Chauffer à feu doux et laisser réduire 10 à 12 minutes.

Cuire les pâtes 3 minutes dans une grande casserole d’eau bouillante salée (10 g par litre d’eau) ; procéder en deux services.

Egoutter, répartir dans des assiettes creuses et napper de sauce aux noix.

Pesto à l’ail des ours

Pour 1 bocal de 220 ml

100 g d’ail des ours

1dl d’huile de tournesol*

5 g de sel fin (soit une petite cuillère rase)

* après avoir fait des tests avec différentes huiles (colza, olive, etc.), Yvonne Pahud a opté pour l’huile de tournesol, dont le côté noisette s’accorde particulièrement bien avec l’ail des ours. Son coup de cœur : l’huile de tournesol du Moulin de Sévery.

Nettoyer les feuilles d’ail des ours, essorer, puis éponger soigneusement.

Ciseler grossièrement dans le bol du mixer.

Saler, puis verser l’huile de tournesol.

Mixer finement, puis mettre dans le bocal préalablement ébouillanté.

Conservation : 1 an à température ambiante, à l’abri de la lumière.

Le conseil d’Yvonne Pahud

Pour conserver l’ail des ours, rien de tel que de s’inspirer du pesto genovese, bien plus respectueux de l’ail des ours que la congélation, qui gâche sa texture. Dans sa préparation, Yvonne Pahud ne met volontairement ni pignons ni fromage, car son pesto se conserverait moins longtemps. On peut ajouter les ingrédients de son choix au moment d’utiliser le pesto, par exemple du parmesan avec des pâtes, dans un risotto, ou en compagnie de gnocchi. Mais attention au dosage : ce pesto est un véritable concentré ! A utiliser comme un condiment, et non une sauce. 

Facile à cueillir, oui mais…

Il pousse en tapis dans les forêts de feuillus et à proximité des cours d’eau. Et son odeur puissante le rend facilement repérable. Autant dire que l’ail des ours n’est pas difficile à cueillir. Attention toutefois à ne pas confondre ses feuilles avec celles du colchique et du muguet, hautement toxiques. Pour ne pas se tromper, frotter les feuilles entre les mains : seul l’ail des ours dégage une odeur d’ail.

Abondant, mais pas longtemps

L’ail des ours est certes abondant, mais sa saison est courte. Elle débute en mars et se termine en mai. Les feuilles sont toutefois plus tendres et plus fines en début de saison, ce qui les rend parfaites pour le pesto. On peut ensuite cueillir les boutons de fleur et les apprêter au vinaigre, comme des câpres : un régal en compagnie d’une raclette ! Quant aux fleurs, elles peuvent amener une jolie touche aillée dans une salade.

Le portrait de la cheffe

«Ce que l’on appelle une mauvaise herbe réserve d’excellentes surprises. Il suffit de la connaître.» Forte de cette conviction, Yvonne Pahud a fondé «Dandelion», qui réunit ses deux passions : les plantes sauvages et la gastronomie. Stages de cueillette, journées autour d’une plante, ateliers de cuisine, team building : le choix est vaste pour qui a envie de partir à la découverte de la nature et, pourquoi pas, de la dévorer ! Basée à Aubonne, Yvonne a désormais un deuxième lieu de réjouissances : Mase, en Valais, un village «dans son jus» où elle a rénové une grange pour y installer une cuisine high tec, mais néanmoins ultra naturelle !

www.dandelion.ch